❤️🔥Alex rentre enfin au QG : Notre studio-église !
Jan 30, 2024
Salut,
J’espère que tu vas bien…! C’est fou de réaliser qu’à la même heure il y a une semaine, je me réveillais sur le vieux continent m’apprêtant à vivre ma dernière journée au festival Eurosonic ! La semaine dernière s’est passée telle une énorme vague transportant de nombreux changements. Et très bientôt, Alex reviendra à Montréal, au QG, alors que nous sommes sur le point d’embarquer sur une nouvelle aventure musicale ensemble. Ce n’est pas le type de nouvelle que je puisses prendre à la légère et voici pourquoi :
La dernière fois qu’Alex a mis les pieds ici pour une durée de quelques jours le temps d’un voyage musical remonte à lorsque nous avons fait une prestation en direct des chansons « Sorrows (If Only I Had Known) », « Snowflakes in July » et « The Love That Moves », en juillet 2020. Près de 4 ans déjà…! Voilà à quel point ce voyage sera incroyablement significatif, d’abord pour lui, et pour nous tous également, et c’est pourquoi je souhaitais partager à ce sujet aujourd’hui, puisque ce n’est pas à prendre à la légère… La plupart des détails qui suivront n’ont encore jamais été partagés à ce jour.
C’est présentement samedi matin, le ciel est d’une couleur grisâtre, il y a énormément de neige au sol, c’est en quelque sorte la mort qui m’entoure, mais j’écoute cette chanson en boucle qui apporte vie, espoir et grandeur dans mon bureau : U2 - « Where the Streets Have No Name ! »
L'histoire remonte à août 2009 alors que j’étais avec Alex dans un bureau de notaire à Montréal. C’était une journée chaude et ensoleillée d’un après-midi d’août, et nous étions sur le point de signer les papiers qui feraient de nous de fiers propriétaires d’une ancienne église catholique que nous avions planifié de transformer dans le plus incroyable bâtiment que le monde ait jamais connu, donnant une apparence dépassée et lasse à Factory ! En 2009, Michael Jackson est décédé, Susan Boyle a lancé sa carrière, nous communiquions encore sur Myspace, Twitter était novateur, Barack Obama a remporté son prix Nobel, et les New York Yankees se dirigeaient vers leur 27e Série mondiale…!
Pour nous, c’est l’année où tout s’apprêtait à devenir sérieux, l’année où nous devions tous prendre un engagement, de faire la traversée vers un mode de vie duquel il n’y aurait pas de retour en arrière. 2009 serait l’année où des enfants allaient devoir demeurer des enfants ou devenir les femmes et les hommes que nous souhaitions devenir, les trois années qui auraient précédé ce moment ! Et bien… Du moins, c’est ce que je croyais… Cette incroyable aventure a débuté en 2006, et la musique était la seule chose que nous connaissions, le seul endroit où nous pouvions exister, être nous-mêmes, survivre, rêver, crier, et ne pas s’en faire du type de monde dans lequel nous nous trouvions pendant quelques heures. C’était notre monde, tout notre univers ! La plupart de nos amis souhaitaient étudier les nouveaux médias, le cinéma, la photographie, le design du web, alors nous avons joint nos forces et avons créé un magnifique monstre nommé Hopeful Tragedy Records, qui était constitué de plus que nous 6 sur scène (à l’époque Your Favorite Enemies), mais un ensemble incorruptible qui était si magnifique, déterminé, et puissant ! Le monde nous appartenait !
À la suite de tournées en Europe, en Asie et des concerts vitrines au SXSW à Austin au Texas, et le Canadian Music Week de Toronto, étant les tous premiers à intégrer les prestations digitales en direct sur nos profils Myspace et ayant notre musique en placement dans le jeu vidéo de classe internationale Final Fantasy, le temps était venu de quitter notre petit studio maison, conçu pour le groupe ou pour les départements vidéo, photo et designs du web. Nous pensions que d’avoir une place à nous, où créer un environnement puissant et énergique serait le rêve que tous et chacun chérissait profondément, et quel meilleur endroit pour ça que dans une ancienne église !?
Alex et moi croyions que c’était l’idée la plus incroyable de tous les temps à l’époque…! Nous avons décidé de rassembler tous nos amis, et de partager cette petite merveille avec eux, leur demandant s’ils voulaient avancer avec nous pour la suite. Nous aurions besoin d’un engagement de 5 ans, puisque c’était un investissement énorme pour nous, et nous venons pour la majorité de milieux très pauvres… alors si quelque chose tournait mal, personne ne pourrait nous venir en aide ! Et bien… nous avons perdu des amis tout de suite après la rencontre. C’était un engagement de trop grande envergure pour eux, ce qui était très triste, mais tout à fait juste, bien sûr. Pour tous les autres ; champagne et étreintes ont commencé à fleurir dans la pièce, alors que nous confessions ce que nous rêvions de voir arriver… ! Quel moment !
C’est dès 2010 que les choses ont commencé à mal tourner pour nous dans l'église-studio, et quand je dis mal, ça signifie vraiment mal ! Pour certains d'entre nous, cette église-studio était un coup d’envoi vers quelque chose d’encore plus grand et meilleur, c'était une ligne de départ, mais pour d'autres, pour beaucoup plus que je ne voudrais l’admettre, c'était une ligne d'arrivée, une destination finale. En réalité, nous avions déjà accompli de grandes choses, c'est certain, mais mille galaxies nous séparaient encore, à mon avis, de l'endroit où nous voulions mener cette histoire... ! Là où les rues n'ont pas de nom... ! Au moins, la ligne d'arrivée n'était pas encore là... !
La décennie suivante a été remplie de hauts et de bas, en fonction des saisons. Mais en toute honnêteté, les vallées ont pris le contrôle sur les montagnes et ces creux profonds ont souvent duré plus d'un an, et les sommets, les pics, l'inaccessible sont devenus de plus en plus bas, à un point où, pour Alex, ces murs d'église ont commencé à lui rappeler tous ces rêves non réalisés, toutes ces promesses vides, tous ces compromis, ces petites victoires pour lesquelles nous avons dû nous battre si fort pour simplement les saisir... C'était parfois comme si nous mendions une goutte d'eau après des années dans le désert et cela devait ressembler au meilleur sentiment qui soit. C'était la nature humaine dans ce qu'elle a de pire, où nous sommes tous devenus à peu près quelque chose que nous nous étions promis de ne jamais devenir. Pas vraiment ce à quoi nous avions convenu en premier lieu, dans ce bureau en août 2009 !
Mais nous voici ! Presque un an jour pour jour, depuis qu’Alex a subi une chirurgie cardiaque, le ramenant "chez lui" pour créer de la musique après près de 4 ans ! Quel sentiment ! Quelques surprises l'attendent, mais s'il te plaît, ne lui dis rien, car nous voulons que cet endroit prospère, brille, devienne ce qu'il aurait dû être en 2009 : vivant, coloré, rempli de lumière, de sons, de rires, de rêves et de grandeur ! Nous voulons que les murs racontent une histoire différente... !
Myspace a quitté la scène, Twitter est devenu X, le monde post-Covid est en guerre, il fait actuellement 0°C un 27 janvier, mais j'ai l'impression que les prochaines semaines seront tellement significatives, si importantes, si pleines de sens, parce que nous sommes tous prêts pour cela, tous alignés vers cela, et tous désireux d'aller en enfer et d'en revenir autant de fois que nécessaire pour donner naissance à notre meilleur travail musical jusqu'à présent ! Bienvenue chez toi, Alex !
« Where the Streets Have No Name » est la chanson qu’Alex et moi mettons toujours quand nous célébrons quelque chose d'extraordinaire, comme la sortie d'un nouvel album, la première fois où nous sommes entrés dans notre église-studio, la première fois où nous avons pris un verre sur la terrasse de La Maison de Tanger, et ainsi de suite... ! Mais je l'écoute en ce moment même, célébrant déjà ce moment où nous serons tous ensemble, travaillant sur ce pour quoi nous sommes tous nés, avec la solide espérance et la foi que cela nous surpassera et nous survivra tous !
I want to run, I want to hide
I wanna tear down the walls that hold me inside
I wanna reach out and touch the flame
Where the streets have no name, ha, ha, ha
I wanna feel sunlight on my face
I see that dust cloud disappear without a trace
I wanna take shelter from the poison rain
Where the streets have no name, oh, oh
Where the streets have no name
Where the streets have no name
We're still building then burning down love
Burning down love
And when I go there, I go there with you
It's all I can do
The city's a flood
And our love turns to rust
We're beaten and blown by the wind
Trampled in dust
I'll show you a place
High on the desert plain, yeah
Where the streets have no name, oh, oh
Where the streets have no name
Where the streets have no name
We're still building then burning down love
Burning down love
And when I go there, I go there with you
It's all I can do
Our love turns to rust
We're beaten and blown by the wind
Blown by the wind
Oh, and I see love
See our love turn to rust
Oh, we're beaten and blown by the wind
Blown by the wind
Oh, when I go there
I go there with you
It's all I can do
Where the Streets Have No Name… Bon retour à la maison, Alex !
Soyons bons les uns envers les autres !
Votre hôte et ami,
Jeff